Après la panne d’électricité sur le réseau ibérique, l’heure des hypothèses

Suite à la gigantesque panne d’électricité qui a frappé la péninsule Ibérique le 28 avril, les gouvernements espagnol et portugais ont annoncé la création de commissions d’enquête pour faire la lumière sur cet incident inédit. Les autorités demandent de la patience pour identifier avec précision les causes de cette défaillance ayant affecté près de 99 % des foyers.

Premières analyses :
Le premier ministre portugais, Luis Montenegro, a déclaré :
"Il n’y a aucun indice d’une manipulation dans le cyberespace."
Même son de cloche du côté espagnol où Eduardo Prieto, directeur des opérations de Red Eléctrica de España (REE), a écarté l’hypothèse d’une cyberattaque ou d’un phénomène atmosphérique anormal.

Une enquête préliminaire pour un possible « sabotage informatique » a toutefois été ouverte par l'Audience nationale, qui attend des explications d’ici dix jours.

Piste technique privilégiée :
Selon REE, la panne pourrait être due à deux incidents consécutifs :

• Un premier incident dans une centrale photovoltaïque dans le sud-ouest de l’Espagne.
• Un second incident ayant provoqué la déconnexion du réseau avec la France et la chute massive de production.

Impact et questions :
Résultat : un véritable black-out total, ou « zéro énergie », causé par :

• Déconnexions en chaîne
• Oscillations sévères dans le système électrique
• Isolement temporaire du réseau ibérique du reste de l’Europe

Mix énergétique en question :
Au moment de la panne, 70 % de la demande était couverte par l’énergie solaire. Ce ratio a soulevé des critiques, notamment de l’opposition politique qui remet en cause la stratégie de sortie du nucléaire prévue pour 2035.

Le président espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé :
"Il n’y a pas eu un excès de production d’énergies renouvelables, ni un manque de couverture de la demande."
Il a aussi souligné que, paradoxalement, les centrales nucléaires ont été plus lentes à redémarrer après la crise.

Prochaines étapes :
Le gouvernement espagnol attend également un rapport indépendant de Entso-e, basé à Bruxelles, pour valider ou invalider les hypothèses techniques. Ce rapport sera clé pour :

1. Renforcer la résilience du réseau
2. Clarifier les risques liés au fort développement des énergies renouvelables

La transparence reste de mise, alors que des questions persistent sur l’équilibre entre sécurité énergétique et transition écologique.