Kaiserpunk : entre construction classique et stratégie oubliable Il aurait été surprenant que les passionnés de city-builders et de jeux de stratégie soient passés à côté de Kaiserpunk. Imaginez : un univers alternatif post-Première Guerre mondiale façon 14-18, des mécaniques de construction à la Anno, et un soupçon de stratégie militaire qui évoque timidement Hearts of Iron IV. Un cocktail alléchant sur le papier ! Dans ce scénario uchronique, la Grande Guerre ne se termine pas vraiment : au lieu de rentrer paisiblement chez eux, les soldats survivants créent des cités-États et poursuivent leurs conflits armés. Votre mission : développer votre ville en attirant des habitants, bâtir une économie robuste (tant civile que militaire), puis lever des armées pour partir à la conquête de nouvelles régions. Une gestion urbaine très conventionnelle Kaiserpunk propose une expérience city-builder classique. Sur une carte quadrillée, vous placez divers bâtiments pour établir des chaînes de production (journaux, vêtements, nourriture, bière, tanks, munitions, etc.), en veillant aux besoins essentiels de vos citoyens. La logistique reste basique : relier les bâtiments via des routes droites et veiller à leur proximité avec les dépôts. La dimension stratégique : trop discrète Côté militaire, le jeu vous transporte sur une carte de l’Europe. Après avoir équipé vos troupes grâce à vos infrastructures, vous lancez des offensives pour élargir votre territoire. Chaque conquête permet de développer de nouvelles zones urbaines. Hélas, malgré la présence d’unités terrestres, navales et aériennes, cette partie stratégique reste superficielle, plus proche d’un Risk simplifié que d’un Hearts of Iron immersif. Des ambitions limitées par l’exécution Techniquement, Kaiserpunk est correct : il tourne bien sur des machines décentes (moins sur les petites configs, comme en témoignent certains retours Steam). Son gameplay reprend fidèlement les bases de la série Anno. Mais en 2025, face à une concurrence féroce, il en faut bien plus qu’un jeu « honnête » pour se démarquer. Visuellement, le jeu pêche : dominé par des teintes marron ternes, des bâtiments trop similaires, et une interface datée qui manque de raccourcis pratiques (aucun raccourci pour les routes par exemple). En termes de challenge, la gestion des ressources est trop permissive, rendant la construction peu stimulante. L’aspect stratégique, bien que fonctionnel, ne parvient pas à captiver : les combats se résolvent automatiquement, et l’implication du joueur reste minimale. Verdict Kaiserpunk évoque fortement Patron, un autre city-builder du même studio : une expérience correcte mais sans éclat, qui manque d’âme et d’innovation. À une époque où le marché déborde de titres ambitieux et raffinés, Kaiserpunk reste en retrait. Un jeu qui aurait trouvé son public il y a 15 ans, mais qui aujourd’hui, peine à susciter l’enthousiasme. Prix : 20 € Genre : City-builder, stratégie Développeur / Éditeur : Overseer Games (Croatie) Plateforme : Windows Téléchargement : 127 Go Date de sortie : 21 mars 2025 Langues : Français, anglais