Le jeu vidéo en 2007 C’était il y a tout juste dix ans et pourtant, à y regarder de plus près, on dirait que c’était il y a une éternité. Une époque où le marché s’ouvrait aux casual gamers, où Call of Duty ne trustait pas les charts et où les jeux musicaux cassaient la baraque ! PlayStation 3 LA PS3 ARRIVE (enfin) EN EUROPE Avec plus d’un an de retard sur sa rivale, la Xbox 360, la PlayStation 3 finit par arriver sur le Vieux Continent en début d’année 2007. Après avoir atteint des records avec la PlayStation 2, Sony débute ce nouveau cycle dans une situation délicate. Nous l’avons dit, Microsoft occupe déjà le terrain mais surtout, la PS3 coûte cher : 599€ à sa sortie, avec une seule version haut de gamme disponible, disposant d’un disque dur de 60Go (là où la 360 se décline déjà en plusieurs modèles). Si on ajoute à cela une architecture difficile à prendre en main pour les développeurs, on se trouve face à une console qui va mettre beaucoup de temps à décoller et qui ne va rattraper la concurrence qu’en toute n de cycle, une fois la bête apprivoisée... et les prix réduits. Les premières PS3 étaient équipées de quatre ports USB et non deux, d’un lecteur de cartes mémoire et étaient même rétrocompatibles avec certains jeux PS2. Nintendo Wii VIVE LES CASUAL GAMELRS ! L’année 2007 marque le démarrage en trombe de la Wii, sortie un peu partout dans le monde au cours du mois de décembre 2006. En dépit d’un line-up bien chiche et de l’absence des héros maison de Nintendo, la console réalise des chi res de ventes impressionnants sur ses douze premiers mois d’existence : six millions de machines écoulées aux États-Unis, la même chose en Europe, et trois millions et demi d’unités pour le Japon. Rien qu’avec son concept innovant de motion gaming, la console attire à elle un grand nombre de curieux, joueurs ou non, et ouvre une nouvelle ère pour le jeu vidéo : celle du casual gaming. On se refait un bowling ? Wii Sports demeure à ce jour le jeu le plus vendu de tous les temps (il était en bundle avec la console) Call of Duty : Modern Warfare LES DEBUTS D’UNE NOUVELLE DYNASTIE 2007 marque pour Activision et la licence Call of Duty, voire pour l’industrie du jeu vidéo, un véritable tournant. Après deux très bons premiers épisodes, la série de FPS orientés Seconde Guerre mondiale commence à s’embourber. Call of Duty 3 n’est pas aussi brillant que ses aînés. Le lon s’essou e et Infinity Ward décide de changer son fusil d’épaule en développant un nouveau volet à la hauteur des capacités des nouvelles consoles, qui se déroule cette fois dans un futur très proche. Équipement moderne, scénario fictif mais crédible, qui évoque à la fois les tensions autour de la Russie et le conflit irakien : le premier Modern Warfare devient surtout une référence en termes de mise en scène et de multi, en dépoussiérant un genre qui avait tendance à tourner en rond. La première mission de Modern Warfare, avec sa mise en scène hollywoodienne, a souf é énormément de joueurs, habitués qu’ils étaient au strict minimum à l’époque. Rock Band, Guitar Hero 3 LES JEUX MUSICAUX AU COEUR DE LA HYPE S'ils sont aujourd’hui passés avec la conférence Microsoft meilleurs épisodes de la saga, le de mode – comme l’ont lors de l’E3, qui met en scène premier à arriver sur Xbox 360 récemment confirmé les tristes chiffres de vente de Guitar Hero Live et Rock Band 4 –, les jeux musicaux sont à la pointe des tendances en 2007. La preuve Peter Moore en train de jouer au futur Rock Band ! L’année 2007 voit ainsi arriver les sorties conjointes de Guitar Hero 3 : Legends of Rock, un des et PS3, doté d’une playlist à tomber, mais aussi Rock Band, concurrent édité par Electronic Arts. Celui-ci pousse d’ailleurs le délire musical un cran plus loin en proposant une batterie et un micro, ainsi qu’en o rant la possibilité à un joueur de jouer le bassiste. Pour former un véritable petit groupe de rock en plastique. Rock Band tente de se démarquer de Guitar Hero par la variété de ses instruments (augmentant ainsi le prix du set de manière exponentielle). Guitar Hero s’alignera sur cette politique par la suite. PES 2008 L’HEURE DE LA FIN DE REGNE En 2007, voilà déjà quatre ans que Konami règne sur le monde du ballon rond virtuel (et ce sans compter les excellents prédécesseurs de PES 3). Mais c’est sans aucun doute à ce moment-là que les choses ont commencé à se gâter. Alors que son concurrent FIFA réussit tout de même à survivre grâce à sa puissance marketing, PES va lui donner l’occasion de revenir à hauteur en loupant la marche de la nouvelle génération de consoles. Considéré jusque-là comme LA série qui a fait basculer les jeux de foot dans la simulation, PES perd pied, s’ouvre à une prise en main plus arcade et ne réussit plus à retranscrire son souci de réalisme dans un moteur de jeu archaïque. En bref, la licence perd de vue ce qui l’a amenée au sommet et PES 2008 est la première étape d’une chute qui va durer sept à huit ans. Il faudra attendre 2014 et l’utilisation du FOX Engine de Kojima Productions pour voir PES rattraper en n son retard en termes de qualité de jeu. FIFA pendant ce temps sera devenu un vrai rouleau compresseur. The Witcher GERALT DE RIV SORT DE L"ANONYMAT Au milieu des noms ron ants qui jalonnent l’année 2007 se trouvent également quelques titres au potentiel intéressant (surtout maintenant qu’on sait ce qu’ils sont devenus). Parmi eux, un certain The Witcher, développé par le studio polonais CD Projekt. Cantonné au PC, le premier volet de la saga fondé sur les écrits d’Andrzej Sapkowski est aussi riche, ténébreux et glauque qu’il est buggé et moche (et ce même pour un jeu de 2007). Pourtant, même aujourd’hui, passer outre le côté rugueux du jeu permet de découvrir un RPG à l’écriture absolument géniale, à l’atmosphère unique et poisseuse, et au gameplay très intéressant à défaut d’être véritablement facile à prendre en main. On vous conseille d’ailleurs d’y jeter un œil pour vous faire une idée des origines de la série. Relativement atypique à l’époque, The Witcher dépeint un univers heroic fantasy très sombre, où le racisme ronge les différents corps de la société. ET AUSSI... Si 2007 n’a pas été l’année la plus folle de l’histoire du jeu vidéo, il faut bien admettre qu’elle contient son lot de jolies sorties, à l’image du premier Uncharted : Drake’s Fortune, du BioShock original, du premier volet de Mass Effect ou encore du tardif Final Fantasy XII. Mais c’est aussi l’occasion pour certains projets comme Assassin’s Creed ou encore Fallout 3 de sortir de l’ombre, ou pour certains ennemis d’hier de s’allier sous une seule bannière dans Mario & Sonic aux Jeux Olympiques. Bon ok, une belle année, l’air de rien.