Une immersion judiciaire poignante Francfort, 1956. Dans un climat encore chargé d’omerta, Fritz Bauer, procureur général, recrute de jeunes enquêteurs. Parmi eux, Esther Katz, juriste sans attaches au régime précédent, se retrouve plongée dans des dossiers d’archives brûlants : ceux des crimes nazis. Assistée d’Elsa, acolyte au ton grinçant et au flair infaillible, elle entame une lutte silencieuse pour la vérité. Mécaniques d’enquête méthodique Le gameplay repose sur un rythme posé : analyse de documents, recoupement de faits, puis interrogatoires tendus. Lors de ces entretiens, il faut écouter attentivement, détecter les failles, et présenter les bonnes preuves au bon moment. Une mécanique qui rappelle les thrillers judiciaires d’antan, où l’intelligence prime sur l’action. On ne court pas : on fouille, on réfléchit, on confronte. Un jeu engagé, mais mal traduit L’atmosphère est sobre, pesante à juste titre, avec des visuels minimalistes mais évocateurs. Malheureusement, la traduction française est parfois imprécise, voire maladroite, ce qui affaiblit certains dialogues-clés. On ressent néanmoins l’intention forte du jeu : raviver la mémoire, forcer à regarder en face ce que beaucoup auraient préféré oublier. Verdict : un témoignage vidéoludique utile The Darkest Files n’est pas un blockbuster, ni un divertissement léger. C’est une œuvre nécessaire, qui rappelle que justice et vérité demandent du courage, de la rigueur… et parfois, une disquette bien placée. À recommander à ceux qui aiment les jeux narratifs engagés, malgré ses défauts techniques.